Droit pluriel :une association reconnue d’intérêt général qui œuvre pour une justice accessible à tous

Extrait du plaidoyer de Droit pluriel

CHANGER LE REGARD DÉVALORISANT DE LA SOCIÉTÉ SUR LE HANDICAP

Le mot « handicap » renvoie à une représentation négative et dévalorisante : dans les dictionnaires français, il se définit encore comme « une infériorité ». Cette représentation du handicap enferme les personnes concernées dans la honte.  80% des handicaps sont invisibles : malvoyant, schizophrène, autiste… Autant que possible, les personnes concernées dissimulent leurs difficultés. Tout plutôt que de se dire handicapé ! Dans ce contexte de dissimulation, de secret et de honte, les individus intègrent leur infériorité et participent eux-mêmes à leur propre exclusion. Il est urgent d’écrire une nouvelle page du handicap. Le premier argument de l’audioprothésiste est « ne vous inquiétez pas, cela ne se verra pas ». Honte de quoi ? 

Roxanne, lycéenne: «Je n’arrive plus à suivre les conversations de groupe, je confonds les mots, je réponds souvent à côté. Je suis devenue malentendante. Je dois porter des appareils auditifs. C’est très difficile. J’ai peur des regards et des moqueries. Question séduction, c’est l’horreur. Le plus important pour moi est que ma surdité ne se voit pas: mieux vaut être «bizarre», «lunaire», «renfermée» plutôt qu’handicapée. »

Fred, manager: «J’ai perdu brutalement l’audition à droite. Pour moi, impossible de porter une prothèse auditive. Ce serait stigmatisant, dévalorisant. Avec ça, pas la peine d’espérer une évolution de carrière. Alors je me débrouille, j’ai développé des stratégies pour que mes collègues ne se rendent compte de rien. Parfois il y a des malentendus, je rate des infos, c’est sûr. Mais le pire, ce serait d’être vu comme diminué.»

Droit Pluriel pour changer le regard.

«L’association Droit Pluriel, fondée en 2009 par Anne-Sarah Kertudo, milite pour que le handicap sorte de la honte. Anne-Sarah devient malentendante à l’âge de 14 ans. À l’audioprothésiste qui la rassure: «Ne vous inquiétez pas, cela ne se verra pas», elle répond «Pourquoi devrais-je me cacher? Vous portez des lunettes, je porte des appareils auditifs.» Elle veut changer l’image du handicap. Elle crée en 2002 la première permanence juridique en langue des signes, elle témoigne publiquement de l’expérience de la différence, dénonce les discriminations et milite pour l’égalité. En 2018, l’association Droit Pluriel obtient des dictionnaires qu’ils changent leur définition du mot handicap et suppriment le terme «infériorité». Les millions de personnes concernées doivent retrouver leur fierté! »

Rendre le droit accessible aux Sourds et malentendants !

7 à 10 millions de personnes sont sourdes ou malentendantes, et environ 300 000 d’entre elles communiquent en Langue des Signes Française (LSF). Comme tout le monde, ces personnes ont des droits qu’elles doivent pouvoir connaître et faire valoir.

Mais pour Ryad qui lit sur les lèvres, Madeleine qui est appareillée et qui a besoin d’un environnement calme, ou encore Emma qui s’exprime en langue des signes, les maisons de justice, points d’accès au droit et permanences juridiques gratuites s’avèrent inaccessibles : le juriste ne sait pas s’adapter à la lecture labiale, les bureaux sont bruyants, il n’y a pas d’interprète en langue des signes… Les obstacles sont nombreux !

Conscient de ses difficultés, le public sourd et malentendant se détourne de ces lieux pourtant ouverts à tous.

Droit Pluriel, grâce au soutien de la Fondation pour l’Audition et en partenariat avec le Ministére de la Justice avec les Points-Justice, met à disposition des outils pédagogiques afin de faire émerger de nouvelles pratiques plus inclusives !

Courts-métrages de sensibilisation

Ces deux courts-métrages mettent en scène la rencontre entre un juriste et des personnes sourdes ou malentendantes. Ils visent à faire comprendre de manière pédagogique les différentes façons de s’adapter pour un accueil inclusif.

https://youtube.com/watch?v=mVKcscyGp-s%3Ffeature%3Doembed

Natasha est malentendante. Elle oralise et s’appuie sur la lecture labiale et ses appareils auditifs pour communiquer avec le juriste.

Une création de l’association Droit Pluriel 
Avec le soutien de la Fondation pour l’Audition et le Ministère de la Justice

Avec : Mathieu Almaric et Isabelle Fruchart
Réalisation : Claire Chognot 
Production : Melocoton Films

https://youtube.com/watch?v=w4opoX3USS0%3Ffeature%3Doembed

Victor est Sourd et s’exprime en Langue des signes française. Une interprète en LSF est présente pour permettre la communication entre Victor et le juriste.

Une création de l’association Droit Pluriel 
Avec le soutien de la Fondation pour l’Audition et le Ministère de la Justice

Avec : Mathieu Almaric, Ludovic Ducasse et Christine Quipourt
Réalisation : Claire Chognot 
Production : Melocoton 

https://droitpluriel.fr